Projet Green Film Initiative, interview de Michael Geidel

Ils agissent

Rencontre avec Michael Geidel qui nous présente le fonctionnement du Climate Media Factory, l’équivalent d’Ecoprod en Allemagne. 

Pourquoi Climate Media Factory a lancé le projet Green Film Initiative ?

Créé par L’Université du Film et de la Télévision Konrad Wolf de Potsdam-Babelsberg (HFF) et par l’Institut de recherche sur le changement climatique de Postdam en 2009, le Climate Media Factory est un média lab interdisciplinaire qui développe des produits abordant les thématiques du changement climatique et du développement durable tout en cherchant à montrer l’impact de chaque individu  grâce à l’audiovisuel.

C’est alors que nous avons réalisé que nos produits devaient être créés d’une façon durable afin d’être cohérent vis-à-vis de nos utilisateurs. En effet, il est important de donner  le bon exemple pour amener les personnes à changer leur comportement.  Cela a toujours été le cas et c’est encore plus vrai dans l’industrie audiovisuelle. Nous avons réalisé que beaucoup d’autres industries intégraient des mesures de développement durable dans leur processus de travail et de production.

Dans l’industrie allemande du film, le sujet de la durabilité n’était pas très en vogue lorsque nous avons commencé nos recherches. Nous avons décidé de lancer notre propre initiative de valorisation de la production  verte et, de sensibiliser les personnes impliquées dans l’industrie cinématographique à réduire leur empreinte environnementale. Bien sûr cela est encourageant de voir qu’Ecoprod en France et Albert au Royaume -Uni obtiennent des résultats positifs dans ce domaine.

Quand la Green Film Initiative a-t-elle commencé ?

Nous avons commencé le travail bien en amont, dès 2011, en rencontrant de nombreux interlocuteurs aussi bien des producteurs que les personnes en charge de fonds de soutien avant de lancer concrètement le projet, The Green Film Initiative, lors de la Berlinale en 2012.

Quels sont les prochains projets de Green Film Initiative ?

Etant donné le fait que nous existons depuis très peu de temps, nous avons essayé d’accomplir le plus possible en un temps très court. Très peu de temps après son lancement, nous avons eu des discussions poussées et la possibilité d’une collaboration avec Ecoprod  puisque j’avais eu l’opportunité de rencontrer Olivier-René Veillon, directeur de la Commission du film d’Ile-de-France à Berlin. Nous avons pu échanger des idées et nos savoirs ensemble ainsi qu’avec l’équipe du projet Albert. Nous avons aidé la Commission du Film d’Hambourg sur la réalisation d’un guide de bonnes pratiques pour favoriser des productions audiovisuelles respectueuses de l’environnement.

Nous avons animé un atelier pour étudiants lors “Sehsuechte International Film Festival”, le plus important festival du film étudiant en Europe avec Catherine Puiseux de TF1, membre d’Ecoprod. En 2012, nous avons fait un atelier avec les membres du PGA-Green (Etats-Unis) et Baptiste Heynemann du Centre National de la Cinématographie.

Cette année nous organisons une session « expert » sur les productions respectueuses de l’environnement lors de la Berlinale Talent Campus et une Masterclass à Amsterdam où Ecoprod était présent. Nous continuons aussi à développer un outil européen d’évaluation carbone des productions audiovisuelles.

Lors du festival de Cannes, nous avons eu plusieurs réunions avec des acteurs européens et nous avons participé à un panel organisé par UK Film. De plus en plus de pays sont intéressés par la mise en place de guides de l’éco-production et par le calculateur carbone, qui est un très bon outil. Nous prévoyons de continuer à soutenir l’industrie allemande du film en organisant des ateliers et en rédigeant des guides tout en la promouvant au niveau européen avec nos partenaires tel qu’Ecoprod. Le développement d’un calculateur carbone harmonisé pour les producteurs européens est perçu comme essentiel  par beaucoup d’entre nous, donc nous espérons que les institutions communautaires financent bientôt ce programme. 

Est-ce que les professionnels sont réceptifs à la thématique de développement durable ?


Il y a des réactions variées. Certains sont très intéressés, d’autres plus sceptiques et  nous demandent si cela ne va pas entrainer des coûts supplémentaires. Bien évidemment, c’est un sujet d’inquiétude que nous comprenons. Nous leur expliquons que ce n’est pas si difficile de commencer dans la mesure où cela se fait étape par étape et que chacun est libre de décider ce qu’il veut faire. Aucun coût supplémentaire n’est forcément à engager. Nous avons eu une bonne couverture médiatique du sujet. Des personnes influentes de l’industrie nous ont soutenus et nous pouvons constater un intérêt croissant.

Avez-vous déjà produit ou réalisé un film sur le thème du développement durable ?

Oui, nous avons produit plusieurs courts métrages sur le changement climatique qui ont eu beaucoup de succès notamment, un qui a reçu un Deauville Green Award en 2012. Mais notre principale mission consiste à analyser la manière dont sont produits les films et comment faire en sorte qu’ils se tournent vers une démarche écologique en créant des outils, des guides  et, en informant les acteurs. En tant que centre de recherche, Green Film initiative n’a pas la prétention de produire des film au delà des outils promotionnels et pédagogiques sur ce sujet. 

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