Le Roman de Jim de Jean-Marie et Arnaud Larrieu, lauréat du Prix Ecoprod 2024 en salle

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Le Roman de Jim, lauréat du Prix Ecoprod remis à l’occasion du Festival de Cannes 2024, sort au cinéma ce mercredi 19 juin.

Réalisé par les frères Larrieu et produit par SBS Productions et Arte France Cinéma, Le Roman de Jim était sélectionné à Cannes Première. Entre ville et campagne, le film dresse le portrait d’une société multiculturelle..

Synopsis : Aymeric retrouve Florence, une ancienne collègue de travail, au hasard d’une soirée à Saint-Claude dans le Haut-Jura. Elle est enceinte de six mois et célibataire. Quand Jim naît, Aymeric est là. Ils passent de belles années ensemble, jusqu’au jour où Christophe, le père naturel de Jim, débarque… Ça pourrait être le début d’un mélo, c’est aussi le début d’une odyssée de la paternité.

Les réflexions autour de la question des émissions carbones et de l’éco-conception du film ont été menées avec l’objectif d’optimiser le tournage en respectant le patrimoine local, les milieux naturels et en réduisant l’impact environnemental du film.

Le film a obtenu le Label Ecoprod Pionnier.

Impacter positivement le territoire

La production a souhaité générer un impact positif sur le territoire et s’est ancrée dans une dynamique locale. Les prestataires et fournisseurs présents sur le tournage partageaient les engagements environnementaux et sociétaux de la production.

Ainsi, 8 personnes vivant à St-Claude et ses environs ont vécu leur première expérience audiovisuelle en étant formées au métier de la régie éco-responsable pour intégrer et renforcer l’équipe. 

Par ailleurs, une équipe de constructeurs habitant Saint Claude et ses environs, a été embauchée pour la création des décors. Il s’agissait de leur première expérience dans le secteur de l’audiovisuelle également.

En outre, un partenariat avec l’Esat Prestige de Saint Claude, un foyer de travailleurs handicapés a été mis en place. L’équipe déco a travaillé avec ses pensionnaires qui ont été formés pour l’occasion. Toute la matière première et le matériel non utilisés pour les besoins du tournage ont été laissés à l’établissement.

L’équipe du film a veillé à garantir la pérennité du projet sur le long terme. Dans le scénario, Aymeric, le personnage principal interprété par Karim Leklou, fait l’acquisition d’une maison en ruine. La production a repéré une maison en ruine et l’a utilisée comme telle en début de tournage. Puis elle a été rénovée en une vraie demeure pour la suite de l’histoire. Aujourd’hui, cette maison est utilisée par la commune de Saint-Roman comme maison des associations.

Limiter l’empreinte carbone liés aux transports

L’offre de véhicule électrique à Saint-Claude, ville principale où le film s’est tourné, était inexistante. La production s’est donc tournée vers la location de véhicule d’occasion auprès des garages de la ville et destinés à la vente.

Afin de limiter le nombre de voitures sur le tournage, dès qu’il y avait des véhicules de jeu, ils permettaient de faire également les transports comédien·ne·s. Les acteurs principaux voyageaient donc ensemble dans la clio “un peu pourrie par le temps” qui apparaît à l’écran. Grâce à l’hébergement mutualisé des équipes, le co-voiturage a pu être systématisé. Tous les figurants ont été recrutés localement. Habitants et vacanciers se sont réunis et ont fait du covoiturage lorsque le seul décor un peu plus loin le nécessitait. La monteuse est la femme d’un des réalisateurs permettant de mutualiser leurs déplacements également.

Réduire drastiquement les déchets

Mathieu Thill, coordinateur d’éco-production sur le film, avec l’aide des 8 personnes formées à la régie éco-responsable, a mis en place une politique de réduction des déchets.

Il a effectué tous les achats en vrac et localement avec des sacs en tulle lavables afin de contrôler les volumes, le type d’achat et de limiter drastiquement le gaspillage. Le café en grain a été privilégié, avec des thermos quand il n’y avait pas d’accès électrique. La cantine a été vertueuse avec des produits achetés à la coupe chez des producteurs locaux. Chaque jour une double offre carné/végétarienne était proposée et les restes recuisinés pour les repas suivants. Le recyclage des mégots a aussi pu être mis en place grâce au prestataire cantine, Clémentine Cuisine.

Quatre poubelles de tri ont été mises en place partout sur le plateau : bleue, jaune, déchets ordinaires et déchets alimentaires. L’eau du robinet a été la seule solution proposée, il n’y a eu aucune boisson en bouteille en plastique, ni industrielle, sur ce tournage.

Moyens techniques et post-production raisonnés 

Le dispositif lumière choisi a permis de toujours se passer de groupe électrogène thermique sur le plateau. La cheffe opératrice Irina Lubtchansky et le chef électro Laurent Bourgeat ont choisi un dispositif électrique adapté à la logistique des lieux de tournage. Ils composaient avec une unité d’énergie mobile de 10kW et trois de 1,5kW et des branchements forains ont été installés dès que cela était possible.

Le recours à la lumière naturelle a été systématiquement privilégié pour les scènes de jour. Le matériel technique choisi restait circonscrit dans un 30m3 (caméra et électricité), un 20m3 (machinerie) et un 12m3 (son) et donc dans une économie plutôt légère. Toutes les piles utilisées par le son étaient rechargeables. Le recours aux VFX a été drastiquement limité. Dans le scénario, il fallait un jour de neige pour signifier Noël. La production a fait le choix d’attendre un jour final en décembre pour tourner les plans, ce qui leur a permis d’avoir un peu de neige.

Replay de la cérémonie de remise du Prix Ecoprod 2024