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Une démarche d’éco-production n’alourdit pas nécessairement le budget d’un film.
Le déploiement des mesures listées dans le Label Ecoprod est efficace pour réduire l’impact environnemental d’une production audiovisuelle : sur les 4 principaux postes d’émissions, suivre le Label Ecoprod permet de réduire de 41% les émissions de gaz à effets de serre.
L’éco-production s’accompagne de l’apparition de nouveaux métiers, comme celui de chargé d’éco-production, qui jouent un rôle déterminant dans le succès de la démarche.
Tels sont quelques-uns des grands enseignements de l’Étude d’impact de l’éco-production audiovisuelle que publie aujourd’hui Ecoprod, avec le soutien de l’ADEME.
En décembre 2022, Ecoprod annonçait la création du Label Ecoprod distinguant les productions audiovisuelles mettant en œuvre des démarches et actions ambitieuses en matière d’éco-production. Simultanément, Ecoprod se rapprochait de l’IRCAV (Institut de Recherche en Cinéma et Audiovisuel, Université Sorbonne-Nouvelle), du LIED (Laboratoire Interdisciplinaire des Energies de Demain, Université Paris-Cité) et du Master of Science – Stratégie et Design pour l’anthropocène (ESC Clermont) pour travailler sur l’évaluation de l’impact social, économique et environnemental d’une démarche d’éco-production.
En huit mois, le consortium interdisciplinaire de chercheurs a mis en lumière les freins et leviers, qu’ils soient humains, budgétaires, organisationnels, technologiques ou logistiques, qui accompagnent la mise en œuvre d’une démarche éco-responsable.
Les grands enseignements de l’étude
L’étude souligne l’urgence et la complexité de rediriger un secteur traditionnellement gourmand en ressources vers des pratiques durables. La redirection écologique de l’industrie audiovisuelle, loin d’être une utopie, est une nécessité impérieuse et une opportunité de réaffirmer le rôle essentiel de la culture et de la création dans la construction d’un avenir durable.
L’éco-production permet de réduire l’impact environnemental d’une production et peut être généralisée.
Le Label Ecoprod vise à mettre en avant les productions audiovisuelles s’illustrant par leurs démarches et actions ambitieuses en matière d’éco-production. Il se base sur un référentiel de 80 actions à mettre en place pour réduire l’impact environnemental de la production d’une œuvre. Chaque critère validé permet d’obtenir des points et de calculer le score d’éco-production d’un film, d’une série, d’un documentaire, d’un programme de flux, d’une publicité etc… Pour être éligible au Label Ecoprod, une production doit obtenir un score d’éco-production de 65% ou plus et valider les huit critères obligatoires du référentiel. Leur dossier est alors audité par un tiers indépendant, AFNOR Certification.
L’étude vient confirmer que suivre les recommandations du Label permet de réduire l’impact de la production : sur les 4 postes les plus importants (déplacements, énergie, déco et alimentation), le Label Ecoprod permet de réduire de 41% les émissions de gaz à effets de serre.
L’étude identifie également d’une part les actions les plus simples à mettre en place, qui peuvent donc se généraliser, et les freins rencontrés, d’autre part les potentielles marges de manœuvre pour aller vers des mesures encore plus ambitieuses.
L’éco-production en coûte pas nécessairement plus cher…
… mais elle peut modifier la structure du budget d’une œuvre. C’est notamment le cas quand la production fait appel à un chargé d’éco-production, ce qui rajoute une ligne budgétaire, mais permet aussi de réaliser des économies sur d’autres postes. Globalement, la mise en œuvre d’une démarche d’éco-production s’accompagne d’investissements certes, mais qui sont amortissables sur le long-terme. Enfin, s’engager dans l’éco-production implique de repenser les besoins et de trouver des alternatives moins impactantes pour l’environnement, souvent accompagnées d’une réduction des coûts grâce à des innovations et à une planification minutieuse.
Un métier émergent : le chargé d’éco-production
Le rôle du chargé d’éco-production est crucial dans la réussite de la démarche et ce, de la phase de préparation jusqu’à la post-production. Ses missions sont la planification d’une stratégie environnementale globale, l’accompagnement des équipes, et la compilation des données. Toutefois, la détermination de la production et l’adhésion des équipes à la démarche sont également indispensables à la bonne mise en œuvre d’une démarche d’éco-production. Les conditions de travail de la personne en charge de l’éco-production sont également au cœur de la réussite du processus et la définition d’un statut pour ce métier émergent et d’un cadre professionnel précis faciliterait sa mission.
L’éco-production implique une réorganisation et une restructuration des processus de production
L’éco-production constitue un changement vers des pratiques plus soutenables, nécessitant un gain en savoir-faire, en temps, en implication et en créativité de la part des professionnels du secteur. Parce qu’elle implique une réorganisation des usages de l’ensemble du processus de production et en impacte l’organisation globale, elle ne peut être pensée en dehors d’une réorganisation systémique impliquant largement l’ensemble des membres de l’équipe, des prestataires et plus globalement du secteur.
Méthodologie
L’étude s’appuie sur des recherches menées de janvier à août 2023 auprès de 44 productions ayant testé le Label Ecoprod et ayant obtenu un score d’éco-production leur permettant de certifier leur démarche d’éco-production. Des données externes ont aussi été utilisées, notamment issues de Carbon’Clap, fournissant une vue d’ensemble sur les principaux postes d’émissions de gaz à effet de serre, et d’un sondage intitulé “Vers un métier en éco-production”, mené auprès de 76 professionnels du cinéma et de l’audiovisuel entre septembre 2023 et mars 2024. Ce sondage a ciblé à la fois les personnes ayant été en charge de l’éco-production et celles ayant recruté pour ces postes, permettant ainsi d’offrir un contexte plus riche et complet sur l’impact et la perception de l’éco-production dans le secteur.